L'Aligot

aligot de l aubracChildebert, roi de la lignée des Mérovée, régnait sur la Gaule devenue le royaume des francs. A Clermont, le roi Eulalius avait des démêlées avec sa femme Tétraria.
Un mari qui a des problèmes avec sa femme, on ne va pas en faire un plat, diriez-vous ?...
Et bien figurez-vous que si, on va même faire L'ALIGOT.

Le rôle échoit aux... trois évêques du pays qui se réunissent au carrefour de leur diocèse, non loin de l'Aubrac.
Il y avait là l'évêque du diocèse du Gévaudan, celui du Rouergue et celui de l'Auvergne.



Signe particulier : lors de la discussion, chacun resta sur son propre territoire. La joute orale associée à l'altitude finit par donner fin aux trois évêques.
Chacun avait amené avec lui quelques denrées alimentaires.

Celui de l'Auvergne avait apporté des pommes de terre, celui du Rouergue avait son fromage frais, son beurre et son lait, celui du Gévaudan tenait, lui, un produit tout nouveau : de l'ail.
Le sel quant à lui venait de Camargue.

On remit tous ces ingrédients au buronnier en lui demandant de réaliser un plat "si possible mangeable" à partir des ingrédients fournis. Le pauvre homme savait faire le fromage, mais n'était pas cuisinier.

Il choisit alors le moyen le plus simple et le plus direct et mélangea le tout dans un chaudron.
Nos trois évêques apprécièrent et, en fin de compte, en reprirent.

Le repas terminé, ils commencèrent à se disputer le peu qu'il restait pour que la recette se perpétue dans leur région respective.

L'Auvergnat pour un menu les jours "maigres", le second pour employer le lait et le fromage qu'ils avaient en surproduction, le troisième pour nourrir ses pèlerins qui, parfois, menaient à la pitié tant était long et dur le chemin de Saint Jacques de Compostelle dans sa traversée de l' Aubrac.

La bagarre prit de l'ampleur, chacun voulant le contenu du chaudron et comptait bien prendre sa part d'aligot.

Encore fallait-il que le partage fut équitable d'autant plus que chacun était pourvu d'une vénérable bedaine qu'il faudrait bien alimenter chemin faisant.

Et nos trois évêques de planter vigoureusement dans le chaudron en guise de cuillère de bois leur bâton de pèlerin.
Puis, à force d'être remué , le contenu du chaudron se mit à filer comme s'il ne voulait pas se séparer.

Voilà une purée peu ordinaire, que l'on ne mange pas dans nos auberges, pensèrent nos trois évêques. Par la volonté de Dieu il fallait qu'elle soit fabriquée chez nous, sur l'Aubrac.

Encore fallait-il lui trouver un nom à cette bien singulière purée que personne, jamais n'avait connue et encore moins goûtée.

Vu qu'il y avait de l'ail, on décida de l'appeler "l'ailligot" qui, avec le temps, devint l'aligot.

Traduction

frnlendeites