Le tribunal du Druide

Nous avons évoqué le cas de la fée de Banicous qui assurait le bonheur des Caussenards, mais nous n'avons rien dit de son Druide de mari. Eh bien voyons un peu ce que faisait cet homme sérieux, dédaignant la bagatelle et très au-dessus de ces contingences.
Seigneur de Castel Merlet, il rendait la justice au "Tribunal", une grande table calcaire qui supporte deux grands blocs arrondis.
Le grand rocher s'ébranle assez facilement : c'était la Justice de Paix. Une baguette de bois vert placée entre le socle et la courbure du roc se plie à chaque oscillation de la pierre.
Gagnait son procès celui des deux plaideurs qui incurvait le mieux le bâton de bois vert en ébranlant le bloc rocheux.
Tout ce que nous savons sur cette haute justice, c'est que trois femmes décidèrent de tuer la Fée afin de la supplanter dans l'estime des hommes du Causse.
Elles étaient de l'Aveyron, seules des Rutènes pouvaient nourrir d'aussi noirs desseins et ignorer que les fées sont immortelles.
Chacune portait le "bigos", qui est l'arme nationale des Rutènes, elles franchirent la Jonte mais n'allèrent pas bien loin. Sur le plateau, le Druide les attendait.
Près du hameau de Rieisse, elle dorment d'un sommeil éternel au fond de l'aven des "Trois femmes mortes".

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