Le pacte avec le diable


C'est l'hiver, il neige sur le Méjean. Un chasseur entre chez lui et croit pouvoir embrasser sa femme : elle n'est pas là.
Il ressort. Dans le vent glacial, il voit bouger une chose horrible, hérissée de poils noirs, frémissante et gémissante : il prend peur, bande son arc et tire. La créature s'enfuit en hurlant.
Lorsqu'il revient à la maison, le chasseur trouve sa femme sur le lit , gisant dans son sang. Elle râle, elle va mourir.
Il comprend qu'elle était à l'intérieur de la peau hirsute, et que sa flèche l'a blessée. La fourrure est là, en tas, près de la cheminée. La femme avoue que c'est la peau du diable, avec lequel elle a passé un pacte d'amour, mais auquel elle va devoir porter son âme. Pour l'éternité.

L'homme, fou de douleur, regarde mourir celle qu'il aimait, mais qui l'a trompé. Il s'empare de la peau maudite et va la jeter sur le Méjean.
Un prodige s'en suit : la dépouille remue, grandit, s'épaissit, devient immense. Elle palpite, se convulse, se déforme comme si elle vivait.

Dans une odeur de bête immonde et de soufre brûlant, elle se change en chaos difforme et fabuleux, qui se fige lui-même en rochers torturés au matin.
Sur la toison d'herbes du chaos de Nimes-le-Vieux, vous aurez sans doute reconnu, amis-promeneurs la Peau du diable...

Traduction

frnlendeites